J’ai proposé cet atelier « Arbre de vie » en 3 séances de 3/4 d’heure chacune. Je suis en présence d’un groupe de 7 femmes, en situation de précarité et sorties du monde du travail depuis parfois plusieurs années. Le but est de les aider à retrouver confiance en elles-mêmes.
1ère étape : dessin de l’arbre de vie. Elles prennent vraiment leur temps, comme si elles avaient besoin de se poser toutes ensemble en silence. Ce silence les relie au-delà des mots. Je les perçois pleinement présentes à ce qu’elles font.
Lors du feed-back, l’on constate, comme souvent avec ce type de public, une faculté à se dénigrer soi-même. Leur retour ne correspond pas à leur vécu !
En tant qu’animatrice, mon rôle est de bien valider ce qu’elles ont expérimenté.
Pour les consignes, je m’attache à employer des mots simples et concis.
Il faut aussi régulièrement rassurer et expliquer à quoi sert ce type d’outil afin que la finalité soit intégrée dans la proposition.
Je leur explique qu’il est très difficile pour tout à chacun de bien se connaître, de savoir parler de soi et de se mettre en avant et que l’arbre de vie est approprié pour cela.
Je leur suggère de jouer le jeu pleinement en acceptant d’être surprises par ce qui vient et de l’accueillir.
A côté de leur dessin, elles apposent leur prénom et la date du jour. C’est déjà une appropriation de ce qui a été fait.
2ème étape : je modifie un peu le protocole habituel et là, dans la partie des racines, je suggère simplement aux personnes de mettre leur date et lieu de naissance, d’indiquer les prénoms de leurs parents et des personnes importantes de leur enfance. Et c’est tout !
Je n’ai pas exploré la partie des besoins, ceux-ci n’ayant été abordés que succinctement grâce à un jeu de cartes. Approfondir ce domaine demanderait plus de temps.
La partie des qualités dans le tronc est celle qui a duré le plus longtemps et qui a suscité le plus d’échanges. Elle a permis une entraide que j’ai trouvée très émouvante, chacune ayant à cœur de montrer à l’autre quelles étaient ses qualités. L’ambiance m’a évoqué un cercle de femmes.
Au niveau du dessin, c’est le tronc qui a accueilli le plus de mots. C’est un bon support pour elles pour la suite : CV, entretiens d’embauche…
3ème étape : le temps a passé. L’heure du bilan approche. Nous nous retrouvons et elles reprennent contact avec leur arbre. Certaines le complètent, l’enrichissent. Ensuite, tous les arbres sont accrochés au mur et nous les regardons. Chacune présente son arbre au groupe de la manière dont elle a envie.
Puis je mets l’accent sur la cohésion de groupe en évoquant « la forêt de vie. » Je pointe les spécificités et les forces de chacune. Je reste bien sur les caractéristiques des dessins, ce qui permet d’aller plus loin, sans interpréter. Elles participent bien. L’on remarque ce que chaque arbre apporte à l’ensemble et à quel point il est précieux dans sa différence. En les observant mieux, l’on note une cohérence entre tous.
Pour clore, j’évoque brièvement qu’en cas de tempête, les arbres seront plus forts ensemble. Ce que tend à démontrer le récent livre sur la communication entre les arbres !