Habituellement nous concevons le temps comme un espace où passé, présent et futur se succèdent d’une manière linéaire, « mécanique » et déterminée. Mon travail et mon intuition me suggèrent depuis longtemps que ces trois temps sont liés. Mais la lecture de cet essai puissant va beaucoup plus loin et nous ouvre peut-être une possibilité d’agir sur notre futur commun…
Passé, présent, futur, des temps à explorer et à relier :
Nous le savons, nos souvenirs habitent parfois notre présent et notre futur s’y immisce à travers nos projets. Dans ma pratique professionnelle de psycho praticienne et dans ma propre vie, je me suis vite aperçue que le passé « non guéri » était bien présent dans notre quotidien, à travers les blessures et les empêchements qu’il génère. Et lorsque le présent est douloureux, la tentation est grande de chercher à y échapper, en rêvant d’un futur plus agréable… Au final, quid du temps présent ?
L’outil de coaching « Arbre de vie » est une métaphore où les racines représentent le passé, le tronc le présent et la partie haute de l’arbre, le futur. Il est important de visiter chacune de ces parties pour en explorer toutes les richesses. Depuis que j’utilise cet outil, j’aide les personnes à créer des liens entre ces parties. Cela permet de bouger à l’intérieur des repères temporels habituels, ce qui constitue une dynamique à part entière.
Dans ma propre existence, j’ai pu constater que ma trajectoire était comme une danse avec parfois un pas en avant, puis un pas en arrière et à nouveau un pas en avant. Comme si j’avais eu besoin de revisiter des événements en lien avec mon passé, avec l’éclairage du présent et pour mieux orienter mon futur. Et c’est ainsi que je suis devenue de plus en plus consciente qu’il ne fallait pas trop cloisonner ces trois dimensions du temps.
« Se souvenir du futur », une remise en cause totale de notre perception du temps :
Dernièrement, j’ai été interpellée par le titre choc d’un livre : « Se souvenir du futur ». Je me suis plongée dans sa lecture. Passionnante bien que parfois difficile, elle a provoqué de multiples échos en moi. Une partie de moi adhérait au processus tandis qu’une autre avait bien du mal à comprendre. C’est que ces nouveaux concepts bouleversent complètement notre rapport au temps !
Les deux auteurs, l’un journaliste scientifique et l’autre ethnobotaniste s’inspirent des travaux du physicien Philippe Guillemant, qui a préfacé leur ouvrage. En associant les récentes découvertes de la physique quantique et les connaissances des cultures ancestrales, ils présentent une vision pionnière du temps, dans laquelle notre futur serait à la fois prédéterminé et modifiable. L’être humain serait même capable de créer son futur !
Les auteurs prennent comme point de départ le Soi tel que décrit par Jung, à savoir une conscience supérieure qui demeure en chaque être humain, dans une dimension extra-temporelle, au-delà de l’ego. Le monde serait Un et aurait été créé par une sagesse ancestrale. Ils font l’hypothèse que passé, présent et futur s’imbriquent à travers des « boucles de rétro action temporelle », les trois s’influençant mutuellement. La rétro-cognition est définie comme la connaissance qui s’exerce du futur vers le présent et non du présent vers le passé. Notre futur existerait déjà, comme un sentier de montagne se profilant devant nous. On le nomme : ligne temporelle. Et nous pourrions changer de ligne temporelle en fonction de nos intentions.
C’est ainsi que les auteurs distinguent :
- le futur vécu au hasard (le plus habituel), sans pilotage de la conscience supérieure et soumis à toutes les programmations conscientes et inconscientes de l’ individu
- le futur intentionné par notre Soi, capable de bifurquer et de modifier la ligne temporelle prévue initialement. Cette bifurcation serait le fruit du véritable libre-arbitre. Le futur devient alors construit et provoque par « rétro action temporelle », des synchronicités (concept cher à Jung) dans le présent.
La force de l’intuition, la réalité des « coincidences » significatives :
Rappelons qu’une synchronicité est un lien de sens et non de cause qui s’établit entre une pensée et un événement quasi simultané dans la réalité matérielle. C’est une sorte de « hasard signifiant » qui indique une direction. Les auteurs vont plus loin encore : en émettant une intention, l’on créé très vite des synchronicités dans le réel.
Ils en relatent une expérience dans leur ouvrage : pour attirer des synchronicités dans sa vie, une personne émet une intention puis elle tire une carte au hasard dans un jeu de cartes représentant des animaux. Ensuite elle tire une carte dans un 2ème jeu représentant des archétypes. Elle lâche prise… tout en indiquant dans quel délai doit se produire la synchronicité. Ici, la durée est de 15 jours. Et ça marche ! Des « hasards signifiants » se manifestent à travers des films, affiches, BD ou autre…
Les auteurs constatent donc la densification dans la réalité d’un futur potentiel. Ce qui me semble particulièrement intéressant, c’est qu’ils insistent sur l’importance, pour que ça marche, que l’intention ait une dimension d’universalité et d’amour et qu’elle se situe au-delà de notre ego.
Ainsi, l’amour serait l’essence-même du libre-arbitre !
Une voie de guérison pour l’humanité ?
Si l’on élargit la réflexion, l’on peut imaginer la possibilité que des groupes d’individus soient unis dans une même intention pour que le phénomène prenne encore plus d’ampleur. Au niveau de ses groupes de formation, l’un des auteurs a déjà constaté que le phénomène est effectivement plus puissant quand plusieurs intentions sont réunies.
Y aurait-il une ouverture à d’autres domaines comme les guérisons de maladies par exemple ? Pour ma part, je ne peux m’empêcher d’espérer une possibilité pour les êtres humains d’émettre des intentions de guérison très élevées en direction de la terre et de ses habitants, pour construire un avenir meilleur, fondé sur les valeurs du vivant. Serait-il alors possible de réparer nos erreurs avant qu’il ne soit trop tard ?
« Se souvenir du futur ». Guider son avenir par les synchronicités. R. Leterrier et J.Morisson. Guy Trédaniel. 2019.